SOUTIEN YUSUFI est un collectif de citoyens qui a pour objectif de soutenir la famille Yusufi
Originaire d'Afghanistan, et issue d’une minorité opprimée, la famille Yusufi a fuit la guerre et la persécution.
Les parents et leurs 5 enfants ont finalement trouvé refuge en Belgique, à Grez-Doiceau un endroit propice à leur développement et épanouissement.
Les Yusufi font partie intégrante de la communauté grézienne. Ils ont enrichi notre quotidien, nos écoles, nos rencontres.
Les 5 enfants Yusufi sont brillamment scolarisés à Grez, Wavre pour les plus jeunes et à Jodoigne et Bruxelles pour les deux aînés.
Les parents sont un exemple de résilience, d’amour et de détermination.
Cette vie digne est menacée, cette famille risque l’expulsion et un retour vers l’Afghanistan.
Nous avons besoin de VOUS pour qu’ils puissent continuer à vivre auprès de nous.
Cette famille, originaire de Kondôz en Afghanistan, a reçu des réponses négatives aux demandes d’asile introduites. Pourtant il est impensable que cette famille retourne en Afghanistan pour les raisons suivantes. Ce pays est un des pays les plus dangereux au monde. Le conflit s’est récemment intensifié au point que même la capitale est considérée comme un lieu où la violence indiscriminée peut toucher les civils à tout moment. La ferme des Yusufi a été confisquée, des membres de leur famille ont été tués sous leurs yeux. Après leur fuite de l’Afghanistan, la famille Yusufi s’est d’abord réfugiée en Iran où leurs droits étaient réduits à néant. Ils ont ensuite traversé la Turquie, la Grèce, la Macédoine, la Serbie, la Hongrie, l’Autriche, l’Allemagne avant de finalement se poser en Belgique. La loi belge stipule que la protection subsidiaire doit être octroyée lorsqu’il existe des « menaces graves contre la vie ou la personne d'un civil en raison d'une violence aveugle en cas de conflit armé interne ou international. » Le danger est encore aggravé dans le cas de cette famille qui fait partie d’une minorité ethnique et religieuse, les hazâras. Cette minorité est régulièrement ciblée par de nombreux attentats comme l’atteste un des derniers rapports d’Amnesty International. Ainsi, en novembre 2018, un attentat kamikaze visant la communauté hazâra et revendiqué par l’État Islamique a fait 40 morts.
Apprenons à les connaitre
Rencontrez Abdul Khaliq et Khadija Yusufi, Mohammad 8 ans, Fatima 14 ans, Mahsa 13 ans, Parasto 18 ans et Hussain 21 ans.
Masha c’est la petite force tranquille de la famille. Comme sa sœur Fatima, elle aime étudier, aller à l’école, jouer avec son petit frère Mohammad... Elle a commencé ses études secondaires en septembre à Wavre. Son premier bulletin en première secondaire était magnifique.
Pourtant derrière ce visage d’enfant un peu timide se cache un lourd passé. Des années « d’innocence » effacées, volées... Ses parents, Khadija et Adbul-Khaliq, avaient déjà fui l’Afghanistan
Fatima, c’est le rayon de soleil de la famille. Toujours souriante et positive, elle profite de chaque chose que la vie en Belgique, et plus particulièrement chez nous à Grez-Doiceau, peut lui offrir. Ce qu’elle préfère dans notre village ? Les fêtes de la Saint Georges.
C’est une artiste dans l’âme et c’est avec fierté que sa maman Khadija nous montre les portraits de ses frères qu’elle a réalisés sur du « plastique fou ». Khadija nous confie aussi que sa fille passe beaucoup de temps dans sa chambre à étudier parce qu’elle adore ça. En septembre, elle a entamé brillamment sa deuxième secondaire à Wavre. Fatima sait ce qu’elle veut ! Et « plus tard » elle voudrait devenir médecin. Elle nous dit aimer toutes les matières à l’école. Les professeurs qui l’ont vue passer dans leur classe au cours de ces 4 dernières années sont tous unanimes « c’est une élève brillante et extrêmement courageuse ». Elle est toujours à l’initiative de projets au sein de sa classe, un anniversaire surprise pour son professeur par exemple.
Fatima nous confie que « c’était un peu difficile en arrivant » puisqu’elle ne parlait, ni ne comprenait le français mais maintenant « ça va » dit-elle très modestement. Elle a terminé ses primaires avec pas moins de 92% de moyenne!
Et lorsque nous lui demandons quel est son meilleur souvenir en Belgique elle nous dit: « L’anniversaire de Chloé » ( auquel elle a participé hier) et « toutes les fêtes à l’école »
Parasto est une jeune fille comme les autres en apparence. Sauf que son enfance n’a pas été teintée de dessins animés, de poupées et d’insouciance mais de guerre, de travail forcé et de fuite.
D’abord la fuite d ’Afghanistan. Ensuite la fuite de l’Iran après plus de 6 ans de quasi esclavage.
Parasto n’a pas de jolis souvenirs dans une petite boîte comme les ados de son âge, elle n’a plus rien. Durant leur « voyage » sa famille et elle ont TOUT perdu.
L’impression qu’elle m’a donnée était d’être dans la retenue, sans vraiment « oser » dire ce qu’elle voudrait faire plus tard ou peut-être même oser « l’imaginer ». Elle souriait et pleurait en même temps. Personnellement Parasto m’a beaucoup touchée. Elle finit par nous dire qu’elle ne sait pas encore ce qu’elle veut faire plus tard, il faut dire que beaucoup de choix s’offrent à elle ici, « mais pourquoi pas créer sa propre entreprise ». Ça tombe bien, elle a commencé en septembre sa 5ème année de gestion.
Elle aime beaucoup aider son petit frère Mohammad aussi. Chaque jour elle lui fait faire ses mots de dictée et vérifie ses calculs.
Quand à sa vie dans notre village elle nous dit adorer la St Georges comme ses frères et soeurs parce que, dit-elle, les gens sont tous ensemble, ils font la fête et tout le monde est souriant.
Et lorsque nous lui demandons quel est son rêve, la réponse est simple: « je voudrais garder ma liberté, mes droits en tant que femme. Si je retourne en Afghanistan, je perdrai tous mes droits et je ne pourrai plus aller à l’école »
Hussain, un jeune homme de 21 ans extrêmement mâture pour son âge.
Il faut dire que l’enfance d’Hussain ne fût pas des plus « tendres ». Il a connu la guerre en Afghanistan, a vu les talibans s’emparer de la ferme de ses parents et tuer son oncle sous ses yeux. Ils ont fui leur pays vers l’Iran en espérant des jours meilleurs mais ils n’y ont trouvé que travail forcé et oppression. Il nous explique qu’il travaillait avec ses parents et ses sœurs dans le textile, son papa et lui coupaient les tissus qu’on leur apportait, Khadija la maman cousait. Les journées de travail s’étendaient de 8h à 23h mais « souvent me dit-il, le travail n’était pas fini alors mon père continuait jusqu’à 1h du matin ».
Lorsque je lui demande si ils étaient scolarisés en Iran il me dit : « oui mais c’était illégal, une école clandestine uniquement pour les afghans ».
L’arrivée d’Hussain et sa famille remonte au 22 juillet 2015. Ils sont alors logés au centre Fedasil de Bovigny en Province du Luxembourg. Dès la rentrée des classes en septembre 2015, tous les enfants de la famille Yusufi sont scolarisés.
Hussain est d’abord inscrit dans une classe « passerelle » jusqu’à obtenir un niveau de français suffisant pour intégrer la 3ème secondaire option math/sciences. Tout comme ses frères et sœurs les débuts ne furent pas simples. Il ne comprenait pas la langue, n’osait pas aller vers les autres « pour ne pas les déranger » me dit-il.
Au bout de 2 mois environ il s’ouvre à ses camarades, des liens d’amitié se créent.
Le 7 janvier 2016 ils arrivent à Grez-Doiceau où ils vivent aujourd’hui dans un logement du CPAS. Hussain a été terminé ses secondaires au Cepes de Jodoigne.
Depuis septembre, il a entamé sa seconde année d'ingénieur industriel après une première année réussie de manière remarquable.Tout se passe bien. Il est motivé, étudie beaucoup.
Il a participé à une marche pour le climat à Jodoigne le 14 février dernier, on le voit d’ailleurs interviewé sur TV COM et ramassant des mégots, il nous montre l’enregistrement avec fierté. ( https://www.tvcom.be/…/pres-de-1-000-eleves-rassembles-a-jo… )
Il fait aussi partie d’un projet « Mini entreprise » où il travaille avec quelques amis sur une imprimante 3D. Ils produisent des gobelets en plastique réutilisables. ( Page FB: Goblex )
Malheureusement « sans papiers », Hussain n’a pas eu le droit de participer au voyage de rhéto à Malte mais il nous dit très humblement « au début j’étais triste mais finalement avec tous les refus que nous avons reçu ces derniers temps et la tristesse de mes parents je me dis que le plus important c’est pas ça, le plus important c’est la sécurité ». Et quand nous lui demandons quel est son plus grand rêve , sa réponse est simple et sans équivoque : « moi mon rêve c’est de vivre sans stress et sans la peur qu’on ressent tout le temps quand on vit en Afghanistan »
Nous visons à sensibiliser la population et la classe politique quant à l’importance de traiter réfugiés avec dignités.
Madame le ministre, Par la présente, nous, collectif de citoyens, vous demandons la régularisation du statut de la famille Yusufi...
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